Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec De Mme Marchand A la comtesse de Salm-Dyck De la comtesse de Salm Dyck Suiv

Paris, 20 juillet 1812.


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M e voilà, Madame, à Paris, et vous n’y êtes pas. Vous êtes dans vos terres et quand vous en reviendrez j'irai dans les miennes, chétives, qui n'ont rien de commun avec les vôtres que de me faire enrager si elles m'empêchent de vous voir. Vous serez de retour en octobre. Alors je m'en irai à Tours. On dirait que je prends mes mesures pour ne vous point rencontrer. A peine partez-vous que j'arrive, et si vous revenez, je me sauve. Le fait est que je ne désire rien tant que de vous voir. Mais Dieu ne le veut pas. Patience, ce guignon-là ne saurait durer toujours.
Je vous ai écrit de Rome, Madame, et qui plus est, mes lettres sont parties. Je sais qu’il m’arrive de les garder en attendant la réponse[1] ; mais cette fois j’ai beau fouiller dans mes poches et dans mes papiers, je n’y trouve rien à votre adresse. Ainsi elles sont parties et vous les avez reçues et vous n’avez pas répondu, ou j’aurai mal mis les adresses. Je vous cherche des excuses, parce que je ne voudrais pas vous trouver coupable. Vous le seriez beaucoup, Madame, si vous m’eussiez oublié pendant que j’étais là-bas. Car je pensais souvent à vous. Tout le monde ici m’assure que vous vous portez bien. Marquez-moi, je vous prie, ce qui en est, et daignez me croire toujours, Madame,
        votre très humble et très obéissant serviteur.

Courier                                
Rue des Bourdonnais n°12.


[1] Nouvelle preuve, si besoin était, de l’impénitente « distraction » de Courier.  Note1

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