Paul-Louis Courier

Korrespondent, Pamphletist, Hellenistische
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Max-Olivier Bizeau chante Paul-Louis Courier

Paul-Louis Courier
(Un destin)

Intraitable juste, sinon insigne sage
A-t-il jamais eu vent de la boutade
Du Vert-Galant, contraint de fuir les quais du Louvre :
« Je regretterai ma femme… et la messe !  »

De cet empire des jupons et des soutanes
Paul-Louis se moqua comme d’une guigne
Du verger de la Chavonnière
Pamphlétaire craint, il va s’insurger
Contre tous les abus d’un clergé à la dîme
Qui vide les bals de village
Pour emplir ses chapelles, à l’heure de l'office
Au grand dam des danseurs rustiques
Férus d’accordéon, plus que de grandes orgues
Hobereau bourru, peu lui chaut d’être galant
Il enlève à Paris la jolie citadine
Dont il fera une tourangelle forcée
Trop jeune pour lui, non pour son valet.

Courier, abattu en forêt comme un gibier !
Au plomb, lui qui nargua les balles autrichiennes
Fut-ce jalousie d’amant fruste
En déguisement d’un obscur complot
Qu’annonçait la prophétique menace :
« Prends garde Paul-Louis, les cagots te tueront  » !


Décembre 2009




Véretz (an 2000)

Véretz, mon beau village
Ne mésestime les attraits
Dont la nature et l’homme t’ont pourvu
Ton mail et sa rampe d’enclos
Contenant ses ormes
Bacchus, fontaine à tête d’angelot
Pudique émule d’un certain Manneken-piss
Ton clocher dont le coq hardi
Outragé jadis par des Prussiens désœuvrés
Annonçait la pluie disaient les anciens
Quand il regardait vers les poules à Auger
Et, dame assise prenant ses aises
Ton église reculant vers la chaussée
Cette rue chaude autrefois dévolue
Au repos du marinier…
Ton école Jules Ferry devenue maison commune
A hauteur d’un château aux riches heures
Se mirant dans le Cher
Où prenait bain la belle Gabrielle
Que son royal visiteur aimait succinctement lavée
Ton vieux pont aux voutes de cave à vin
Ton champ clos où dorment ceux que j’aimais
Garde ta quiète apparence
Crains qu’une insidieuse capillarité
Ne te change au fil des jours, en banale banlieue
Que jamais ne se galvaude ton titre de village
Toi qui t’honores d’un médaillon de Paul-Louis
Chantre de ces paysans qu’on empêchait de danser
Le dimanche, à l’heure des vêpres…

(Extrait de L’orchidée rouge, Christian Pirot, 2004)

Max-Olivier Bizeau

Max-Olivier Bizeau Max-Olivier Bizeau
 

M i-Tourangeau, mi-Auvergnat, Parisien d’adoption sur la colline de Saint-Cloud, Max-Olivier Bizeau fut enseignant puis haut-fonctionnaire, rue Saint-Dominique et Quai d’Orsay. Il anima avec lustre les Jeux Floraux de Touraine, au Prieuré de Saint-Côme, dernière demeure de Ronsard, aux châteaux de Loches et d’Artigny. Membre de Poésie sur Seine et d’Art et Poésie de Touraine, il est l’auteur de six recueils préfacés par Paul Guth, Françoise Chandernagor, Edmonde Charles-Roux, Yves Bonnefoy…, illustrés en couverture par Léonor Fini, Cabu, Piem…
Le dernier, Carré de dames, est remarqué par cinq maires dont celui de Tours, Jean Germain.
Max Bizeau, né en 1918 est le fils d’Eugène Bizeau, poète libertaire dont s’honore le Val de Loire. Il a conservé la maison de ses parents au cœur de Véretz.

Né à Massiac, dans le Cantal, le 9 mai 1918, Max Olivier Gabriel Bizeau est décédé le 2 mai 2016 à une semaine de ses 98 ans. Fils d’Eugène Bizeau et d’Anne Chambonnière, il était dépositaire du fort attachement de la tradition familiale à Paul-Louis Courier. Il fréquenta l’école normale d’Auteuil, à Paris. Les écoles normales d’instituteurs ayant été supprimés par Pétain, il fut admis à continuer ses études et obtint une licence de lettres. Son cursus lui permit de devenir haut fonctionnaire. Chevalier de la Légion d’honneur, il fut un poète délicat et à la sensibilité profonde. Son inhumation s’est déroulée le 6 mai dans le cimetière de Véretz.


Veretz
« La fontaine de Bacchus », place de l’église, à Véretz.
 

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