Paul-Louis Courier

Korrespondent, Pamphletist, Hellenistische
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prec A la comtesse de Salm-Dyck de Florence le 20 mars 1810 [Sans mention][1] Sans mention de Florence le 3 mars 1810 Suiv

Florence, mars 1810.

M Jacques Philippe D'Orville Jacques Philippe D'Orville (1696 - 1751)
 
onsieur, on vous remettra une brochure avec ce billet : Vous verrez d'abord ce que c'est. La trouvaille que j'ai faite est assurément jolie. Vous aurez le texte dans peu et vous vous étonnerez que cela ait pu échapper aux d'Orville, Cocchi, Salvini2 et autres qui ont publié différentes parties du manuscrit original. Car c'est le même d'où ils ont tiré Chariton, Xénophon d'Éphèse et en dernier lieu les fables d'Ésope qu'on vient d'imprimer ici3. Ne dites mot je vous prie de tout cela dans vos journaux. Ce n'est ici qu'une ébauche qui peut-être ne mérite pas d'être terminée ; mais bonne ou mauvaise, elle n'est pas publique. Car de soixante exemplaires il n'y en aura guère que vingt de distribués. C'est une pièce de société qu'il n'est pas permis de siffler. Une grande Dame4 de par le monde, qui est maintenant à Paris pour le mariage de son frère5, me fit dire étant ici qu'elle en accepterait la dédicace. Je m'en suis excusé sur l'indécence du sujet. M. Renouard pourra vous conter cela. Il était présent quand on me fit cette flatteuse invitation.
J'entends dire que votre Eunapius s'imprime bien lentement. Donnez-moi, je vous prie, Monsieur, de ses nouvelles et des vôtres. Personne ne s'intéresse plus que moi à vos travaux.


[1] Sautelet précise « A M. Boissonade, à Paris. »  Note1
[2] D'Orville, Jacques Philippe (1696-1751). Né à Amsterdam, ce philologue, historien et professeur d’université voyagea en Europe et notamment en Italie.
Cocchi, Antonio (1695-1758). Médecin florentin, auteur d'écrits médicaux et philosophiques, il fut chargé d'un rapport sur l'hôpital Santa Maria Nuova de Florence. Érudit, il traduisit en latin des textes chirurgicaux grecs, ainsi que le roman de Xénophon d'Ephèse. Il fut le premier italien à adhérer, en 1732, à la loge maçonnique des Anglais de Florence.
Salvini, Antonio Maria (1653-1729). Professeur de grec ancien à Florence, il traduisit, entre autres, l’Iliade et l’Odyssée en italien.  Note2
[3] Courier ne dit pas que cette traduction est le fruit en deux volumes de la traduction du bibliothécaire del Furia. On s’explique aisément pourquoi. Cf. notre notice précédant la lettre à M. Renouard, libraire.  Note3
[4] Il s’agit d’Élisa Bacciochi, princesse de Lucques et Piombino, grande duchesse de Toscane et sœur de Napoléon.  Note4
[5] Le lundi 2 avril 1810, Napoléon 1er (40 ans) épouse en grande pompe, au Louvre, l'archiduchesse d’Autriche Marie-Louise (18 ans), future mère du roi de Rome.  Note5

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