Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec Du comte de Montalivet au comte Portalis [sans mention] Sans mention de Rome 5 janvier 1811 Suiv

Rome ... décembre 18101

M Daphnis et Chloé Daphnis et Chloé
 
ais point du tout ; je n'ai point refusé la dédicace2, et on ne me l'a point demandée. Voilà comme de bouche en bouche tout se dénature, et par malice. Car soyez sûre que ceux qui sèment ces propos ne me veulent aucun bien.
Voilà le fait. A table, chez le préfet de Florence (c'était dans le temps que je venais de trouver ce morceau de grec), on parlait de ce roman que j'allais traduire et que Renouard devait imprimer, lequel Renouard était là à table avec nous ; le préfet me dit : Il faut dédier cela à la princesse ; elle acceptera votre dédicace. Ce furent ses propres mots, vous savez que j'ai bonne mémoire. Je répondis : Cela ne se peut, à une femme ! il y a dans ce livre des choses trop libres. Mais, dit Renouard, ces choses-là se réduisent à quelques lignes qu'on pourrait adoucir de manière à rendre l'ouvrage présentable. Je ne répondis rien, et il n'en fut plus question.
Contez la chose comme cela, car c'est le vrai, et montrez, s'il le faut, ma lettre à M. d'Al. et à d'autres, si besoin est.
Je meurs de peur que mes pauvres livres ne soient gâtés par les vers et par la poussière. Faites-les, je vous prie, non-seulement épousseter, mais ouvrir et feuilleter tous les deux ou trois mois.


[1] Sautelet précise « A Mme Marchand, à Paris » et indique la date du 12 décembre.  Note1
[2] Voir la note 1 de la lettre du comte Portalis au comte de Montalivet du 3 décembre 1810.  Note2

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