Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec du comte de Tournon au comte de Portalis le 26 septembre 1810 De M. Clavier De M. Boissonade de Paris le 5 octobre 1810 Suiv

Monsieur, Monsieur Courier, de la Légion d’honneur
Chez M. Ghérardo de Rossi,
Banquier à RomeParis, ce 14 avril 1810

J Jean-Baptiste Gail Jean-Baptiste Gail (1755 - 1829)
 
’ai bien reçu, mon cher ami, vos deux lettres, l’une par laquelle vous m’annonciez que vous aviez mis à la poste à mon adresse, deux exemplaires du fragment de Longus, que je n’ai point reçus. Vous m’annonciez par la dernière qui m’est arrivée le 4 de ce mois, qu’on doit me remettre de votre part deux exemplaires de Longus, je ne les ai pas encore vus non plus. Si vous voulez me faire savoir qui vous en avez chargé, je les ferai réclamer.
J’ai remis depuis plus de deux mois un exemplaire de mon Histoire de la Grèce à Piranesi qui devait partir pour Rome incessamment, mais il est encore ici ; il paraît cependant qu’il ne tardera pas à se rendre. Il est secrétaire de la Préfecture de Rome, ainsi il vous sera facile d’avoir connaissance de son arrivée, et vous lui ferez demander ce qu’il a pour vous.
J’ai un peu tardé à vous écrire, parce que j’ai été fort occupé soit au Palais, soit de différents travaux pour l’Institut. J’ai été rapporteur pour les traductions du grec et du latin, relativement aux prix décennaux, et je me suis de nouveau brouillé avec Gail qui a trouvé très mauvais que le jury n’ait pas voulu lui donner le prix pour la traduction de Thucydide par M. Léveque qu’il a fait réimprimer avec des corrections qui n’ont pas le sens commun avec le texte grec des variantes sur ce texte, des notes, etc., le tout ne vaut pas le diable. Le beau de l’affaire, c’est qu’il convient dans la préface qu’il a adopté en grande partie la traduction de M. Léveque. Il est surtout offensé de ce qu’on a proposé de donner le prix à la traduction du Traité des vins, des eaux et des lieux d’Hippocrate par M. Coray. Il a fait imprimer un mémoire en 174 pages in-4° dans lequel il prouve que sa traduction est excellente, que M. Coray ne sait ni le grec ni la médecine etc., etc., et etc. Ce mémoire est la chose la plus facétieuse qui soit encore sortie de sa plume. Il est malheureux qu’il ne sache pas manier l’épée si bien que vous, car il annonce dans une note, que s’il n’a pas encore proposé de duel à ses critiques, à ses ennemis, c’est parce qu’il ignore si une épée se prend par la tête ou par la pointe.
Je vous envoie la lettre que vous me demandez. Le timbre de la poste qui est au dos constate le jour de son arrivée. Ce timbre fait foi en partie.
Il n’y a rien de nouveau ici. Je pense que vous êtes tranquille. On a déjà annoncé votre découverte dans les journaux français, et on se prépare à répondre vigoureusement aux Italiens. Tout à vous.

Clavier

Ma femme se porte bien, elle me charge de vous dire beaucoup de choses pour elle.


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