Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec Sans mention de Florence avril 1810 De M. Boissonade De M. Renouard le 9 avril 1810 Suiv

Monsieur Paris, rue Hauteville, 35
Monsieur Courier
Chez M. Gherardo de Rossi, banquierle 9 avril 1810
à Rome

Monsieur,

J Jean François Boissonade de Fontarabie Jean François Boissonade de Fontarabie (1774 - 1857)
 
'ai reçu votre précieux cadeau, et je ne puis assez vous en remercier. J'ai tout de suite cherché la lacune, et j'ai été ravi en lisant cet agréable supplément dont la littérature vous doit la découverte et que vous avez traduit d'un style si élégant. Jugez de l'impatience avec laquelle j'attends le texte; le ferez-vous aussi imprimer en Italie ? Faites cet honneur à Paris ; et donnez votre Longus à M. Stone qui a votre Xénophon. Je vous applaudis bien de votre bonheur ; et en vérité je ne reviens pas de ma surprise que M. del Furia, qui a eu si longtemps le manuscrit entre les mains pour son Ésope, n'ait pas songé à jeter les yeux sur Longus. Avez-vous aussi collationné Chariton ? J'ai quelque idée que ces lacunes fréquentes du commencement pourraient être en grande partie remplies ; des yeux exercés sauraient bien, j'en suis presque sûr, lire la plupart des passages qui sont aujourd'hui indiqués dans les éditions par des points.
Je vous recommande le Longus de M. Schæffer, et l'édition d'Amyot donnée en 1731 par Falconnet. Vous savez sans doute qu'il y a une édition du texte par M. Coraï, et que M. Clavier a soigné une fort jolie réimpression d'Amyot faite il y a quelques années par M. Renouard.
Mon Eunapius s’imprime avec une telle lenteur, que je commence à croire qu’il ne s’imprimera jamais. Voilà trois mois que l’imprimeur se repose.
Quand vous reviendrez, et je souhaite que ce soit bientôt, je vous engage à voir à Turin M. Vernazza de Freney[1], qui est garde de la Bibliothèque publique. Sa correspondance m’a prouvé qu’il était aimable, obligeant et savant. Vous me ferez, je vous prie, la grâce de le saluer de ma part et de lui dire, ce que je lui ai déjà écrit, combien je suis sensible aux bontés qu’il a eues pour moi.

Έρρωσο χαὶ μέμνησό μου[2]

Boissonade


[1] Giuseppe Vernazza de Freney, baron (1745-1822). Érudit, latiniste et spécialiste d’épigraphie. Bibliothécaire de Turin sous Napoléon, il devint conseiller du roi du Piémont et du prince de Carignan. Il fut membre de l’Académie royale des sciences de Turin. Ses recherches les plus importantes aboutirent au Dictionnaire des typographes piémontais.  Note1
[2] Adieu, souvenez-vous de moi  Note2

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