Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec de M. Clavier de Paris le 10 novembre 1810 De M. Silvestre de Sacy1 Du comte Portalis au comte de Montalivet Suiv

A Monsieur
Monsieur Courier
Monsieur Courier, de présent à Rome
Poste restante
A Rome [Avant le 5 décembre 1810]

Monsieur,

I Silvestre_de_Sacy Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758 - 1838)
 
l doit vous paraître bien extraordinaire que je n’aie point encore répondu à votre lettre du 3 octobre2 que j’ai reçue le 26. Mais ce n’est que depuis peu que, de retour à Paris, j’ai réclamé et reçu l’exemplaire du texte de Longus que vous avez bien voulu me destiner. J’ai encore attendu quelques jours les 3 exemplaires de votre lettre à M. Renouard, dont vous m’aviez annoncé l’envoi par la poste. Mais quoiqu’ils ne me soient pas encore parvenus, je ne [puis] me résoudre à différer plus longtemps les remerciements que je vous dois [pour] votre beau présent. Vous renouvelez, Monsieur, l’exemple de l’Académie3 et l’on devrait vous remercier en grec. Mais cela n’est pas donné à tout le monde. Du moins je vous prie de croire que pour être exprimé en français, mes sentiments ne perdent rien de leur sincérité.
Vous avez, m’a-t-on dit, de nouveau quitté le service, non equidem indignor, moror magis4, pour vous livrer tout entier à votre penchant. Mais allez-vous vous fixer comme notre ami Akerblad, en Italie, et Paris vous perd-il décidément ? Que devient votre Xénophon ? et pourquoi n’a-t-il pas paru ? Voilà des questions que j’entends faire et auxquelles je ne sais que répondre. Au reste quelque part que vous soyez, permettez que je vous y adresse les assurances des sentiments de ma considération la plus distinguée, avec laquelle j’ai l’honneur d’être, Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur.
Silvestre de Sacy


[1] Silvestre de Sacy, Antoine-Isaac (baron). Fils d’un notaire, Antoine-Isaac Silvestre de Sacy est né à Paris le 21 septembre 1758. Il est mort dans cette même ville le 21 février 1838.
Ses humanités terminées, il se livra à l'étude de la jurisprudence et s’intéressa de près aux langues anciennes (hébreu, syriaque, chaldéen, etc.). En 1781, il fut pourvu d'une charge de conseiller à la cour des Monnaies, charge dont il occupa dix ans les fonctions. Cette charge ayant été supprimée au commencement de la Révolution, il fut nommé par Louis XVI comme l’un des commissaires généraux des monnaies. Quand la déchéance du trône fut prononcée, il resta fidèle à la monarchie. Il se retira non loin de la capitale, à Ognes, dans l’Oise.
A l’âge de 26 ans, il est admis à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’une des branches de l’Institut, laquelle, en même temps que les autres académies, fut supprimée le 8 août 1793. L’Institut fut rétabli le 23 janvier 1803 par Napoléon.
En 1833, de Sacy devient le secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
En 1795, la Convention créa auprès de la Bibliothèque nationale une école publique destinée à l'enseignement des langues orientales vivantes ; de Sacy fut chargé de l'une des chaires. Comme il refusa de jurer contre la royauté, sa chaire fut proposée à un autre. Personne ne se présenta et il professa comme non titulaire.
En 1805, il est envoyé dans la république de Gênes pour examiner les archives qu’elle possède et, en 1806, est nommé professeur de langue persane au Collège de France.
En 1813, il est élevé au titre de baron d’Empire.
Il fut membre du Corps législatif sous l'Empire, député sous la Restauration, membre de la Chambre des Pairs sous la monarchie de Juillet.
En 1816, il est Recteur de l'Académie de Paris et, de 1815 à 1822, membre du conseil de l'instruction publique.
Spécialiste reconnu des langues orientales, à l'âge de soixante-quinze ans, en qualité d'inspecteur des types orientaux à, il remplit le rôle d'éditeur des ouvrages qui se publiaient en arabe et en persan pour l'Imprimerie royale.
En 1822, il fonde avec Abel Rémusat la Société asiatique. Sur son initiative sont créées au Collège de France les chaires de sanscrit, d’hindoustani, chinois, manchou.
Les ouvrages élémentaires que de Sacy publia dans un but d'enseignement de l’arabe sont au nombre de quatre : la Chrestomathie arabe (3 volumes), la Grammaire, l'Anthologie et le Traité de prosodie. Ses publications dépassent les 400 !
Il n’a aucun lien de parenté avec Isaac Le Maistre de Saci que fréquenta Pascal à Port-Royal.
Notre site a déjà présentée une lettre de lui datée du 3 mars 1809.  Note1
[2] Lettre non retrouvée.  Note2
[3] Cette proposition reste opaque. Pourquoi cette évocation de l’Académie ?  Note3
[4] Je m’en indigne moins que je m’en étonne.  Note4

trait

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