Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec A M Bonnaud - 18 avril 1808 A Monseigneur Marini A M. de Lesseps - 16 mai 1808 Suiv

Livourne le 30 avril 1808

Monseigneur Gaetano Marini
Préfet de la bibliothèque du Vatican
à Rome

Monseigneur,

J Girolamo Amati (1768-1834) Girolamo Amati (1768-1834)
 
e vous ai écrit il y a environ deux mois une grande lettre, que sans doute vous n’aurez pas reçue1. Nos postes de Toscane sont dans la même confusion que tout le reste. Je me persuade que c’est leur faute si je n’ai pas de vos nouvelles, et j’espère qu’il ne sera rien arrivé de fâcheux ni dans votre santé, ni dans vos affaires. Cependant j’ai besoin que vous me rassuriez sur l’une et l’autre. Je veux croire pour l’honneur de notre gouvernement que les changements survenus dans le vôtre ne vous ont porté aucune atteinte : marquez-moi promptement ce qui en est. Je ne puis recevoir de lettres qui me fassent plus plaisir et d’honneur que les vôtres.
J’attends ici un congé que je sollicite pour me rendre à Paris. Je lime toujours mon Xénophon, qui est à peu près en état de paraître. Si je ne puis aller à Paris, je le ferai imprimer à Milan, tel qu’il se trouve, mais non tel que je le voudrais. Je vous réserve le premier exemplaire, non comme un présent digne de vous, mais comme le fruit d’un travail auquel vous avez bien voulu m’encourager.
Chargez-vous, je vous prie, Monseigneur, de mes salutations pour M. Amati2, et donnez-moi, s’il vous plaît, des nouvelles du travail qu’il m’a promis de faire pour moi.
Je suis, avec respect, Monseigneur, votre très humble serviteur et fidèle ami,

Courier

Chef d’escadron d’artillerie à Livourne.

P.-S. Si le travail de M. Amati était fini, ayez la bonté de le garder jusqu’à ce que je vous indique par quelle voie il faudra me le faire parvenir.


[1] Courier fait allusion à sa lettre à Monseigneur Marini du 6 mars précédent.  Note1
[2] Fils du savant Pasquale Amati (1726-1796), Girolamo Amati (1768-1834) étudia les inscriptions grecques et latines des Hébreux en Italie. Par suite du traité de Tolentino du 19 février 1797 si sévère pour la papauté, Girolamo fut chargé d’acheminer en France en 1798 et 1799 les cinq cents manuscrits sélectionnés par le pape Pie VI. Il fut conservateur à la Bibliothèque Vaticane de 1804 à sa mort. Il connut bien Raynouard resté célèbre par la lettre que lui adressa Courier pour mettre un terme à l’affaire de la tache d’encre  Note2

trait

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