Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
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prec A Mme Pigalle - 1er novembre 1807 [sans mention]1 [Sans mention] - 27 novembre 1807 Suiv

Naples le 26 novembre 1807

Le général Comte Dumas (1753-1837) Le général Comte Dumas (1753-1837) M onseigneur, depuis six mois je redemande à M. Boismon, caissier de l'artillerie, 1.600 fcs que je lui ai confiés à titre de dépôt. Il prétend retenir cette somme par ordre du général Dedon2, à cause de certains frais de bureau touchés par moi il y a quatre ans, et qui, dit-il, ne m'étaient point dus.
Premièrement je nie le fait : je n'ai jamais touché de frais de bureau que sur des ordonnances particulières du ministre de la guerre.
Mais quand ce qu'il dit serait vrai, fussé-je débiteur de cent mille francs à la caisse de l'artillerie, il n'en serait pas moins obligé de me remettre à ma première réquisition le dépôt dont il s'est chargé. Je ne suis point en compte avec la caisse. L'autorité du général est nulle dans cette affaire. En un mot, ce n'est point à la caisse, mais à M. Boismon que j'ai confié mon argent, et il n'en doit de compte qu'à moi.
Il allègue une autre excuse qui, me paraît plus plausible. Quoiqu'il ait le titre de caissier, là caisse n'est pas en son pouvoir. Elle est, dit-il, chez le général, dans sa chambre ; il en a les clefs ; et par conséquent lui caissier ne peut me rendre mon argent que le général n'y consente, à quoi il n'est.pas disposé.
Est-ce ma faute à moi, Monseigneur, si le caissier n'a pas la caisse ? Pouvais-je faire ces distinctions et deviner que M. Boismon était caissier pour prendre mon argent, mais non pas pour me le rendre ? Je laisse ces subtilités à ceux qui en ont le profit.
Enfin vous voyez, Monseigneur, que le général Dedon couche avec mon argent. Le ravoir à son insu, cela est fort difficile. J'ai fait ce que j'ai pu, et j'y renonce. Obtenir qu'il me le rende n'est possible qu'à vous, Monseigneur, et je supplie Votre Excellence de vouloir bien s'employer à cette bonne œuvre.


[1] Sautelet précise : « Au Ministre de la Guerre, à Naples. » Il s’agissait de Mathieu Dumas.  Note1
[2] Cf. supra, lettres des 25 et 29 juin 1807.  Note2

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[Sans mention] - 27 novembre 1807 Suiv