Paul-Louis Courier

épistolier, pamphlétaire, helléniste
photo1 photo2
 
prec Lettre à M. Oberlin du 31 octobre 1802 A M. Schweighaeuser au Général Marmont du 26 septembre 1803 Suiv

A Monsieur Schweighaeuser
Rue du Marché d’Aguesseau n° 1273
Chez M. Devoyer

[10 mars 1803]

Jean François Boissonade (1774-1857)
Jean François Boissonade (1774-1857)
J e vous envoie, mon cher ami, un livre que m'a prêté monsieur Boissonnade1. Je ne puis retrouver son adresse pour le lui reporter moi-même, comme c'était mon dessein. Faites-lui, je vous prie mes excuses et mes remerciements. J'ai la plus grande envie du monde de causer avec lui avant mon départ, mais je ne puis vous donner de rendez-vous précis, à cause de mes affaires qui m'occupent dans le peu de temps que j'ai encore à rester ici.
Je ne connais point Coupé2, mais je ne crois pas que son ouvrage puisse avoir rien de commun avec le mien3. Si l'épisode de Thésée est sans intérêt aujourd'hui, j'ai manqué mon but. En cet endroit, comme dans tout le reste, je n'ai presque rien pris d'Isocrate4. Vous ne vous êtes pas aperçu que je voulais donner un ouvrage nouveau sous un titre ancien. C'est tout le contraire de ce que font les auteurs actuels. Vous m'étonnez bien davantage en m'apprenant que l'autre épisode à la louange de la beauté, est assez connu. Je le croyais de mon invention. Du reste, je suis bien aise que vous le trouviez agréable.
Marquez-moi je vous prie si je puis encore compter sur votre libraire, il m'ennuierait fort d'en chercher un autre.
Je vous embrasse.
C.

Envoyez-moi je vous prie une note qui m’apprenne ce que c’est que la pension de votre ami le traducteur de Médicis. Est-ce une pension proprement dite ? A-t-il encore les enfants des Le Couteux. On m’a demandé ces renseignements pour un enfant qu’on veut ôter d’une pension où il est mal.


[1] Boissonade (Jean, François). Né en 1774, à Paris, ce savant helléniste fut l’un des meilleurs de sa spécialité et de son époque et une référence. Il s'adonna d'abord à la critique littéraire, et fournit au Magasin encyclopédique de Millin, au Journal des Débats, au Mercure, de remarquables articles. Nommé en 1809 professeur de littérature grecque à la Faculté de Paris, il fut reçu à l’Académie des Inscriptions en 1813 et remplaça Gail au Collège de France en 1829. Boissonade a donné jusqu'à la fin de sa vie, et souvent à ses propres frais, une foule d'éditions d'ouvrages rares, curieux et pour la plupart inédits. Il mourut à Passy en 1857.  Note1
[2] L’abbé Coupé (1732-1818) était professeur de rhétorique au Collège de Navarre.  Note2
[3] C’est-à-dire avec l’Éloge d’Hélène.  Note3
[4] Le Journal des Débats donna, dans son numéro du samedi 7 mai 1803, une critique de la « traduction » de Courier. Il semble que son auteur, le destinataire de cette lettre et fils Schweighaeuser, n’ait pas deviné les intentions du « traducteur ».  Note4

trait

prec Lettre à M. Oberlin du 31 octobre 1802 Home
Début
au Général Marmont du 26 septembre 1803 Suiv